Le grand rappel à l'ordre de la politique sur les marchés
Cette semaine a marqué une rupture brutale pour les marchés financiers mondiaux. Une correction sévère et généralisée a mis un terme abrupt à des mois d'euphorie et de complaisance. Ce n'était pas un black swan imprévisible, mais plutôt l'aboutissement inévitable d'une accumulation de risques : un cocktail toxique de catalyseurs politiques (une paralysie gouvernementale et des menaces de guerre commerciale aux États-Unis, couplées à une crise politique majeure en France) a agi comme détonateur sur un marché rendu dangereusement fragile par des valorisations historiquement tendues, une exubérance spéculative et une sous-estimation systématique du risque.
La chute observée ne doit pas être interprétée comme un krach irrationnel, mais comme une réévaluation violente et nécessaire du risque pour enfin revenir à une réalité économique et politique que les marchés avaient jusqu'alors choisi d'ignorer. Cette fin de semaine a été le théâtre d'une déroute d'une ampleur et d'une synchronisation rares, effaçant des semaines de gains en un jour. L'aversion au risque s'est propagée sans distinction, des actions technologiques aux cryptos, confirmant l'interconnexion profonde du système financier mondial.
L'épicentre du sentiment baissier s'est situé à Wall Street. Le S&P 500 a chuté de 2.71% vendredi, tandis que le NASDAQ (fortement pondéré en valeurs technologiques et baromètre de l'environnement risk-on) a été le plus durement touché avec une baisse de 3.49%. La vente a été généralisée, affectant la quasi-totalité des secteurs, avec une faiblesse particulièrement marquée dans les valeurs de croissance, la technologie et la consommation.